Le drame écolo d'une mode bas de gamme et non réglo...

Selon les règles de l’industrie textile, les collections « Printemps-Été » et « Automne-Hiver » défilent de manière cyclique. Des saisons qui s’enchaînent bel et bien dans les rayons des enseignes de la mode vestimentaire, mais qui, dans la réalité, rencontrent quelques perturbations. Eh oui, comme tu le sais, Dame Nature se montre de plus en plus contrariée au fil des années. Une tendance qui n’est pas prête de s’inverser au vu du réel impact environnemental de la fast fashion. Certes, ce constat n’est pas très joli, joli, mais il mérite bien que l’on s’y penche. Grâce à cet article, Monde Éthique te révèle les dégâts écologiques causés par cette mode éphémère et à bas prix. Tu verras, effet délirant garanti...  

LA FAST TRASH FASHION, UNE INDUSTRIE ÉCOCIDE

 

Les conséquences nuisibles de la fast fashion sur l'environnement sont diverses et multiples, à commencer par un gâchis de matières premières, d'eau potable et d'énergie. De plus, le processus de fabrication textile est très polluant, et ce, à différentes échelles. 

Les conséquences nuisibles de la mode éphémère sur le milieu terrestre

Sur terre, ce sont les pesticides et les insecticides utilisés dans les cultures végétales, et notamment celles du coton, qui représentent une véritable source de pollution. Ces produits chimiques peuvent en effet se volatiliser dans les airs, ruisseler sur les sols ou bien être absorbés dans les sous-sols, atteignant ainsi les eaux souterraines. De quoi contaminer différents milieux et, par ricochet, une grande partie de la faune et de la flore. C'est ainsi que les scientifiques constatent, entre autres, le déclin de nombreuses espèces d'insectes, de mammifères, de poissons et d'oiseaux.
 

Les impacts néfastes de la mode jetable sur le milieu aquatique

En plus des terres agricoles et des (sous) sols, les eaux proches des usines textiles non réglementées sont également polluées. Effectivement, pendant la production textile, les substances chimiques sont déversées dans les rivières qui se jettent ensuite dans les fleuves, terminant eux-mêmes leur course dans les océans... Certaines de ces rivières offrent un spectacle aussi hallucinant que déconcertant : elles arborent des couleurs surnaturelles dues aux colorants synthétiques utilisés pour la teinture des vêtements. D'ailleurs, rappelons ici qu'un tissu en coton bio peut tout à fait être nocif si ce dernier est teint avec des produits chimiques contenant notamment des métaux lourds.
 

« On peut prédire la prochaine couleur à la mode en regardant celle des rivières en Chine » - Propos d'Orsola DE CASTRO, fervente activiste et co-fondatrice du mouvement Fashion Revolution, créé en 2013.

À noter que la fabrication d'une seule tonne de vêtements, c'est 200 tonnes d'eau polluée (Documentaire Arte : Fast fashion : les dessous de la mode à bas prix, 2021). Outre les produits chimiques, ce sont aussi les fibres microplastiques des textiles qui, en se désagrégeant, polluent les océans. 

Des tanneurs font sécher des peaux au bord d’un canal qui charrie les déchets plastiques et industriels toxiques vers les eaux du Gange.

Des tanneurs font sécher des peaux au bord d’un canal qui charrie les déchets plastiques et industriels toxiques vers les eaux du Gange.
© Source image : photographie de Sarah HYLTON, « Le Gange aussi sacré que pollué », National Geographic.

Les lourdes répercussions de la fast fashion  sur le milieu aérien

Dans les airs, on retrouve les gaz à effet de serre émis au moment des transports des marchandises d’un continent à l’autre. En effet, il est important de souligner que dans notre modèle économique actuel, les différentes étapes de l’industrie textile, depuis la conception des articles jusqu'à leur vente en boutique, impliquent des déplacements sur des milliers de kilomètres. Un peu comme certains steaks qui finissent dans nos assiettes… Bref, tous ces flux aériens, maritimes et routiers laissent une forte empreinte carbone.

Eh oui, ce n'est pas un scoop ! L'industrie textile est l'un des secteurs les plus polluants au monde après celui du pétrole. Les impacts sur le monde du vivant comprenant moult espèces végétales et animales sont 
CONSIDÉRABLES. Or, comme tu le sais, les Homo sapiens, autrement dit les « Hommes sages et intelligents » que nous sommes, dépendons intrinsèquement de cette biodiversité à laquelle nous appartenons. 

LE GASPILLAGE VESTIMENTAIRE, UN IMPACT ENVIRONNEMENTAL DE LA FAST FASHION


La surconsommation de fringues de mauvaise qualité

Chaque année, plus de 100 milliards de vêtements sont vendus dans le monde (source ADEME). La planète est submergée de fringues alors que certaines d’entre elles ne sont même pas portées (ou très peu) avant d’être jetées aux oubliettes. Une « mode rapide » qui porte bien son nom.

Mais quelles sont les raisons à l’origine de cette mode jetable ? Outre le désir d’obtenir les derniers articles tendance, les adeptes de la fast fashion sont contraints de renouveler leur garde-robe qui s’effrite. Dans les faits, la durée de vie des vêtements issus de ce modèle économique est (très) limitée. Bonjour l’obsolescence programmée ! Ça te parle ? Ce principe n’est donc pas exclusivement réservé aux appareils connectés ! Dans l’univers de la mode, c’est aussi un véritable gâchis quand on sait que :

- Ces vêtements usés ne peuvent être revendus dans des magasins de seconde main.
- Ces habits fragiles, composés de diverses matières plastiques non recyclables, ne peuvent être revalorisés.


Des cimetières de vêtements polluants disséminés en pleine nature

Au final, ce sont environ 4 millions de tonnes de textiles qui sont jetés chaque année en Europe (source ADEME). Ces vêtements, neufs ou usagés, finissent dans des décharges à ciel ouvert dont les plus connues se situent au Ghana et dans le désert d’Atacama au Chili. La très lente dégradation de ces montagnes de textiles au sein de la nature finit par polluer les sols, les nappes phréatiques et la mer. C’est ainsi que des pays étrangers d’Afrique ou d’Amérique deviennent les poubelles de l’Occident et impactent de manière durable les écosystèmes et les modes de vie des locaux.

Des locaux parcourent la déchèterieà ciel ouvertde vêtements usagés située dans le désert d’Atacama au Chili.

Des locaux parcourent la déchèterie à ciel ouvert de vêtements usagés située dans le désert d’Atacama au Chili.
© Source image : photographie de Tamara MERINO, « Notre amour pour la fast fashion déborde dans le désert d'Atacama», National Geographic.

 

→ À la bonne heure ! Tu as le pouvoir de consommer autrement et de constituer la garde-robe idéale sans (être) accro(c). Découvre, par exemple, le Make Friday Green Again, un super collectif qui peut notamment t'aider à tourner le dos au Black Dark Friday.

 

LE COÛT ÉCOLOGIQUE DES LIVRAISONS « GRATUITES » 


Les impacts écologiques du secteur de l'habillement se retrouvent également dans un domaine encore trop méconnu, voire ignoré : les livraisons à domicile. Lorsque l'on fait ses achats en ligne, il est fréquent de bénéficier des livraisons gratuites. Une belle offre qui nous donne le smile pour le reste de la journée. Ah ! Quelle chance de pouvoir consommer si facilement et si rapidement avec, en prime, le sentiment d'avoir fait de p'tites économies. LA belle affaire... ou pas.

Car, gardons à l'esprit que les livraisons représentent 10 % des émissions de gaz à effet de serre de tous les transports (sources : OXFAM, ADEME). Et la mode en ligne engendre à elle seule 1/3 des livraisons, soit une pollution majeure et par conséquent, une cause certaine du réchauffement climatique ! En quelques mots : la livraison offerte n'est vraiment pas un cadeau pour la planète. 

→ Afin de t'y retrouver avec toutes ces données, on t'a glissé une p'tite infographie super bien faite ! Elle résume l'ensemble des impacts néfastes de la fast fashion sur l'environnement, mais aussi sur les ouvriers·ères du textile.

Infographie sur l'impact environnemental et social de la mode.Infographie résumant les impacts néfastes de la fast fashion, une industrie polluante et mortelle à très grande échelle.
© Source image : OXFAM, 2020, Ademe (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie).



CE QU'IL FAUT RETENIR
: 

À l'heure de l'anthropocène où l'être humain s'impose en maître sur la planète, les écosystèmes s'en trouvent profondément ébranlés. En effet, nos modes de vie, de production, de commercialisation et de (sur)consommation impactent considérablement tous les milieux naturels et la biodiversité. L'utilisation omniprésente de produits nocifs dans la production textile ainsi que les innombrables transports de marchandises ont de lourdes conséquences.

Or, la prise de conscience couplée à une réelle volonté de changement a aussi le pouvoir de faire pencher la balance. Eh oui, l'acquisition de textiles jetables et bon marché n'est pas une fatalité ! Tu le sais, la mode comme les mœurs évoluent perpétuellement. Et aujourd'hui, les consommateurs·rices sont de plus en plus sensibles à la mode écoresponsable. Grâce aux actions individuelles et collectives, il est donc tout à fait possible de mettre KO la fast fashion

→ Toi aussi tu veux renverser la tendance en balayant d'un revers de manche le côté obscur de la mode ? Alors, opte sans hésitation pour des habits chics sans produits nocifs !



Article rédigé par Oriane CHATELLIER, rédactrice web SEO.